Rien d'impressionnant à Hirakata

Là bas, dans mon souvenir, tout n'est que luxe, calme et volupté. Les ruelles sont tranquilles, sagement désordonnées, le spectaculaire est ailleurs. Il est parait-il dans les lumières des néons, les architectures audacieuses et les artères des grandes villes aux heures de pointes. Il est dans les bouddhas géants et les temples battis à flancs de montagnes. Cependant, je n'ai rien dessiné de tout cela... ...Le spectaculaire se niche parait-il, aussi dans les comportements. Forcément travailleurs, obligatoirement stressés, les japonais à défaut d'être des termites, des abeilles ou que sais-je encore, des scolopendres, sont assimilés à des fourmis. Ils se déplacent en rang serrés, circulent sous terre dans des transports bondés et obéissent aux ordres de la hiérarchie sans jamais sourciller. Je n'ai fait aucun dessin là dessus... ...Pourtant, ce sont les médias qui me l'ont dit. Le Japon et les japonais sont comme ça. Ils me l'ont mille fois rabaché, mille fois montré. De reportages savants en études approfondies sur le sujet, ils ont creusé le sillon de la connaissance et en ont déterminé les frontières avec précision. Autant dire que ma marge de manoeuvre est restreinte et qu'avec mes petits dessins, je suis à la limite de la subversion! Ainsi vont les clichés.